Une longue histoire...
Il était une fois en 1960… Le ministre de l’agriculture de l’époque, Henri Rochereau signe sa première loi d’orientation agricole du 5 août 1960 au sein de laquelle figure, dans l’article 28, la création du label agricole à la demande des professionnels.
Edgar Pisani prend la suite et fixe le 27 juin 1961 les conditions d’homologation, et l’arrêté du 14 août 1964 crée la Commission supérieure de la qualité des produits agricoles et alimentaires.
Le décret du 13/01/1965 abolit le décret du 27 juin 1961. Le même jour, le poulet des Landes obtient le premier label de l’histoire alimentaire N°01 65.
Dans la foulée, en 1965 d’autres labels ouvrent la voie à de nombreux produits dont certains disparaitront faute de production, puis, en 1966, l’ail rose de Lautrec offre le label au secteur des fruits et légumes, sous le N° LA 02 66. Vient ensuite le tour du poulet de Loué d’obtenir le sésame sous le N°12 66 en même temps que les professionnels créent le Cerqua pour développer les productions Label Rouge.
C’est en juillet 1967 que l’on assiste à la naissance du Synalaf, syndicat national des labels avicoles de France, avec comme premier président, Albert Falkenberg, pionnier du label.
Quelques cas particuliers apparaissent alors… tel le camembert de Normandie ! N’oublions pas que nous sommes en 1968 !
Mais les AOC fromagères viendront plus tard. Dès lors, c’est la ruée. De nouveaux produits apparaissent, dont certains n’auront qu’un avenir éphémère dans le Label Rouge.
En 1969, le jambon de Lacaune ouvre la porte aux salaisons et en février 1971 le premier label charcuteries apparaît alors que le logo Label Rouge se normalise avec ses caractéristiques obligatoires. En 1972, c’est le tour du veau sous la mère ; en 1973 celui du jambon, en1974 le premier label bœuf, et en 1979 l’emmental, le premier produit laitier qui gardera son label.
Ce n’est que le 17 juin 1983 que le décret instituant l’obligation du logo Label Rouge et les logos des labels régionaux, est signé par Michel Rocard alors ministre de l’Agriculture. Par la même occasion, il est demandé aux groupements qualité de devenir Organismes Certificateurs. En même temps, le premier produit préparé voit le jour : les escargots.
En 1985 arrivera le premier label agneau puis en 1987, le label porc et le premier gazon.
1989, pour donner une allure très française au Label Rouge, le nouveau logo prend une dimension très aérienne en même temps que sort des eaux le premier produit de la mer : l’huître fine de claire verte de Marennes-Oléron.
1990, avec un cofinancement du ministère de l’Agriculture, est tourné le film publicitaire « officiellement bon ». En même temps, le premier produit européen est accepté : le saumon d’Ecosse, et la même année est créé le Sylaporc, syndicat des labels porc et charcuteries. 1991, une étude : « L’avenir des produits régionaux », fait apparaître le premier taux de notoriété du Label Rouge à hauteur de 81%.
1992, naissance de l’AOP d’une part, et de l’IGP et la STG qui sont liées au Label Rouge. En effet, le Label Rouge a surtout été un signe de qualité agricole pour des produits très peu transformés et il s’est appuyé sur des bassins de productions locales et des origines géographiques.
Décembre 2003 : premier label aromatique, les herbes de Provence, et création de Fil Rouge, fédération des viandes bœuf, veau, agneau Label Rouge. Aqualabel, l’association des produits de la mer et de l’aquaculture, est créée en 2005.
C’est en 2006 que le label arrive dans le giron de l’INAO, tandis que la LOA de 2006 supprime le caractère obligatoire du lien avec le label. 2007, premier Label Rouge mondial : la crevette de Madagascar.
FedeLIS, après avoir été la Fédération du Label Rouge, se transforme en juin 2009 pour accueillir toutes les filières AOP (autre que les fromages et les vins), IGP et STG.
Aujourd’hui, plus de 450 produits se partagent le précieux sésame. Reconnu par 97% des consommateurs, le Label Rouge participe grandement à notre patrimoine.
Rédaction : Dominique Chaillouet.